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L’Andalousie et l’essor de l’extrême droite : un enjeu européen ?

by Luis Galiano (European Economic Studies, Option European Law and Economic Analysis (ELEA) – Manuel Marín Promotion)


L’Andalousie ne sera plus la même depuis les dernières élections. Le dimanche 2 décembre dernier le rejet à tout prix de la continuité du gouvernement socialiste et l’apathie ont gagné et quatre sur dix électeurs ont décidé rester chez eux sans voter. Personne ne pouvait pas imaginer que le résultat serait l’entrée victorieuse de Vox, le premier partie politique de l’extrême droite à être représenté dans un Parlement régional depuis quarante ans de démocratie en Espagne.


Cependant, Vox n’est pas nouveau : Vox est un phénomène social qui traverse l’Europe dès la Hongrie vers l’Italie, de la Suède à la France. On n’est pas devant une particularité régionale mais dans un enjeu européen qui déjà nous concerne tous et qui conditionnera les élections européennes de mai 2019.


La réalité en Andalousie est la suivante : Le Partie Socialiste a gouverné pendant 36 ans sans interruption. Un segment important des électeurs voulait un changement et une partie considérable d'entre eux (400.000 personnes, 11% des votes) a voté l’extrême droite. Le Partie Socialiste a été le parti obtenant le plus de voix, mais cependant leurs soutiens ne sont pas suffisants pour gouverner. Les conservateurs (Parti Populaire) pourraient obtenir la présidence du Parlement de l’Andalousie en négociant avec les libéraux (Ciudadanos) mais en tout cas le vote de Vox sera décisif.


Ce possible soutien de l’extrême droite n’est pas bien considéré par les libéraux européens. La même nuit des élections, Guy Verhofstadt a publié dans Twitter : “Congratulations to @CiudadanosCs for their huge gains in #EleccionesAndalucía. The success of the far-right, however, should worry us all. We face a battle for Europe's soul at the European elections in May.” Ce ‘tweet’ illustre une idée claire : les valeurs européennes ne sont pas à être défendues seulement à Bruxelles, Paris ou Madrid. Elles sont aussi présentes dans des gouvernements régionaux éloignés du centre de l’Europe et c’est là où il est vraiment important de faire face à l’intolérance.


La citoyenneté européenne peut être vraiment affectée par le résultat des négociations politiques à l’Andalousie. L’irruption des parties comme Vox dans la politique institutionnelle dans l’ensemble de l’Europe provoque que les droits et libertés qui définissent nos sociétés et qui sont tenus pour acquis soient remis en cause et soumis au débat : la diversité en tous ses formes, l’égalité de genre (ou la lutte pour l’obtenir), le respect et la tolérance sont questionnés par un patriotisme erroné qui évoque des temps que nous pensions tous révolus.


L’intolérance est toujours reconnaissable ; peu importe le drapeau ou la couleur politique qu’elle porte. J’espère vraiment que dans les prochains mois en Andalousie, quel que soit le résultat des négociations, la raison prenne sa place et nos valeurs fondamentales ne soient pas utilisées comme une sorte de monnaie de change pour obtenir la présidence du Parlement Régional.


All I want for Christmas is EU - Issue n. 3, 24 December 2018


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