It is with great pleasure that we announce the first winner of this very first edition of the writing contest of LVC, La Plume du Collège: Ségolène Milaire. As promised, her poetic contribution on the imposed theme « Lost in College Spirit » is published in this edition. Many thanks to Constant Pâris and Clarisse Corruble for their great contributions, which we also publish here on the blog. To read and re-read whenever you miss the College Spirit ...
We would also like to warmly thank our jury, Vincent Delhomme, Renée Maeyaert and Barış Sadıç.
Lost in College Spirit by Ségolène Milaire
Au revoir papa, je mets les voiles
Adieu mère patrie et presse nationale
Cap sur le grand Nord où tout semble mort
Où le déluge somnole encore
Bruges j’amarre, je débarque
Et pour un an je gare ma barque
Perdue dans l’espace-temps, je navigue à l’aveugle,
C’est le beffroi je crois, que je distingue là-bas
Maudite sois-tu, brume épaisse et pluie de pois
Qui m’empêchent de voir ma ville, mon port,
Mon nouveau chez moi
Quelle est cette étoile au loin qui guide mes pas
C’est une lampe frontale, je crois
Celle de Guido, le gardien du Beffroi
Quelle est cette douce musique qui hante mes nuits,
Rythme ma vie et mon cycle hormonal, aussi
C’est le tocsin sourd qui jamais ne dort et déjà m’abruti
Vendredi ou samedi ? Qu’importe !
Hier ressemble à aujourd’hui
Tout à la même saveur,
Sauf ton repas, qui lui
N’en n’a plus j’en ai bien peur
Le temps dérive et s’enfuit, c’est le jour qui chasse la nuit,
Ô Monforti maître du temps et père du tournis
Cruel cruel, toi qui, structure mes pauses pipi
Bruxelles ma tendre, cesse de m’attendre
Car c’est en Flandre ma belle que j’ai mis l’encre
Je t’ai dit que j’arrive,
Mais j’ai pris je crois la dérive
Âme troublée, déboussolée
Va, cours te réfugier
Dans la tourmente de cette sombre Cave
Suave
Où le temps n’a pas de prise,
Et l’amour, plus de loi, surtout depuis sa crise
De foie
Esclave de cette Chouffe qui colore ta nuit
Et de cette Zot, aussi, qui balaye tes ennuis
Ce soir, tu le sais, la chasse est de mise
Âme perdue,
Eurocrate en herbe,
Italien farouche,
Ou fonctionnaire de souche
C’est à Trium que tu trouves l’asile
Et à Olive Tree que tu prends racines
Qu’importe si tu n’as pas faim
Tant pis si tu manques d’appétit
Bluebook tu choisiras,
Comme seule et unique fin
Pédale, pédale mon enfant
Sillonne et slalom sur les pavés du temps
Polis par les touristes éternels
Cirés par les calèches du zèle
Jeudi soir rendez-vous au bar
Paradis des token et artère vers l’enfer
Ange ou démon, Qu’importe
C’est ma maison
OZ aujou’dhui, biska hier, demain Dijver
Le printemps s’invite et déjoue l’hiver,
Les jours s’allongent et se changent en fleurs
Les terrasses bourgeonnent, c’est bientôt l’heure
Chaque minute qui s’envole te serre le cœur
Tu le sais ma sœur, juin n’est pas loin
Et l’année touche déjà à sa fin
Sèche tes larmes, je te rassure
Une fois la tempête Arendt parti au large
Une fois nos tiroirs vidés et nos valises faites
Ton crush à quai, largué, avec les amarres
Dans ces murs, il y en a un qui reste
Et jamais ne part
Console-toi vite ma belle,
Si l’école de la vie, tes parents te l’ont dit
C’est l’esprit de famille
La vie de l’école ma fille,
C’est l’esprit du collège
Et cette vie-là, est éternelle crois moi
L’esprit du collège est mort,
Vive l’esprit du collège
Le sprint du Collège by Constant Pâris
Je me réveille la tête à l’Anvers. Il est pourtant Gant de rendre visite à la Belle Gique. Compromis par les bouchons de Liège, j’évite de foncer droit dans le Namur. Pourtant, ça urge, Bruges rugit, le trajet devient trop lion. Certes un peu choco-late – mais j’ai l’habitude d’être à la Burg – j’arrive tout feu tout flamand dans une Venise du Nord qui saurait galvaniser Delors. En parlant de Delors, il fait froid, il pleut, ça me rappelle mon Nord en or où l’orage enragé fait rager. Étreint par une nostalgie d’été, je monte sur mes grands chevaux en prenant soin d’éviter les calèches – faute d’assurance touriste – et me dirige Dijver le Collège. Laissant ma voiture garen à quelques pas, je prends rapidement mes Markt dans cette ville ‘tZand dessus dessous. Les yeux dans l’UE, mon VE est enfin exaucé, j’entre dans cet antre mais entre maîtres entre mes désirs d’entremets. Cette dernière phrase n’a aucun sens, même la bande d’Hannah en bandana dirait que ça ne rime à rien.
À l’in-tsar des rois et des reines, nous sommes accueillis à bras ouverts par Jörg Monarque, qui tourne 7 fois sa bilingue dans sa bouche avant de s’exprimer. Il retrace l’histoire du Collège dans un discours faisant ECO aux bienfaits de l’Europe. À la suite d’un ultime conseil européen nous incitant vivement à ne pas passer notre scolarité avec un POL dans la main, on se dit que le Rector a raison. Il entonne ainsi le traditionnel Hakuna MATAta et lance officiellement l’année, les IRD sont jetés. Chacun espère que cette école loin d’être LAW-cost vaut le coût (« Mais elle est où la Moulinga ? » déclara même H. van Rompuy), sous peine de scander sans cesse « Give my Monnet Back » à la manière de Margaret Tchatcheur. Par la suite, le bicéphale SAO mené par Julia et Olive nous fait l’éloge de certaines activités divertissantes, à commencer par le workshop du dimanche à 22h17 nommé « Comment maîtriser la rupture amoureuse sans Flandre le cœur de son ou sa partenaire ». Vient enfin l’heure du football qui laisse entrouverte la possibilité de taper dans un Walon. Il me tarde dès lors (Jacques, encore toi ?) de pratiquer ce sport. On connaît la suite, le Traquenard FC trinquera à ses fessées. On termine la visite de l’établissement, je salue mon pote Johannes, qui sort de la BiblioTchèque vers laquelle je me dirige malgré moi comme un Renéegat.
Il est 15h47, c’est l’heure du dîner. Découverte du « All you can frite », plus communément désigné la cantine, hantise pour des étudiants qui, déjà attisés par la tise teasent sur leur thèse. La tasse de nationalithés sirotée, le cortège d’Europe s’envole vers le Bourgmestre où Dirk tente de trier le vrai du Fauw et nous fournit en bières, que les habiles étudiants soigneusement habillés du Collège dérobent. La CéréMonar close, rien n’Arendt ces jeunes qui ont soif de saboire. Accompagnés de Spaak de six, les a(l)co(o)ly(i)t(qu)es – écriture inclusive oblige – se dirigent désormais dans les tréfonds de la vie nocturne pour pouvoir enfin goûter ces fameux élixirs baptisés « les Spritz du Collège ». Personnellement, GHeté une bouteille pour la route et me déplace sans Joris, resté olie tel un baani car il ne savait pas dans quel lieu l’OG. KV qu’à te renseigner lui avais-je susurré au préalable. Si les premiers arrivent Biskaj’heure, personne n’OZ entrer. Avec le reste de la troupe, groupée comme un cartel, nous arrivons à nous immiscer au sein de l’Escobarco, ce lieu en sous-soleil où les étudiants rési-danse dans un décor digne du célèbre roman de Token, Le Seigneur des Canaux. 1 heure résonne, un dynamique homme-dynamo nous raisonne, martelant qu’après l’heure c’est plus lueur et qu’il n’a pas d’OTAN à perdre, alors que l’euphorie par laxisme sous emprise de Lefort y avait atteint son paroxysme. (illu) Minant une soirée électro à coup d’électrode provenant de sa go-projecteur, nous sommes Guido vers la sortie par ce futur personnage phare du Collège, qui règne sur la terre comme au CoE.
D’aucuns proposent de coulisser vers de Coulissen (oui, apparemment c’est ouvert avant 3h24), mais étant donné qu’il est encore tantôt, la foule poursuit une fois sa route vers Poeoteurszt’ghahft… La Cave où Joel, orné de son bleu de Chouffe, nous accueille dans son Abbaye Kasteel des Vedett. Travaillant en solitaire, faute de Staff Hendrik, il est ravi de nous admettre au sein de son Secret HoeGaarden. Derrière le comptoir, des Pils de bières s’accumulent, et le barman a parfois besoin qu’on lui fasse la courte Achel pour saisir un breuvage. On constate à quel point les Belges ne sont pas dans le même Délirium. Malgré les avertissements de Joel, « De Garre à toi » s’écrie-t-il, j’insiste pour me délecter d’une Amber que je porte jusqu’à ma Bush. Malt m’en a pris ! Les 13 degrés picotent et Joel m’interroge alors : « Tu veux quelque chose de moins Fort, Lapin ? ».
Je tourne la tête à droite et découvre à proximité un jeune gang niché sur leurs cellulaires dernier Kriek, certains découvrant la nouvelle (H)Appkin pendant que d’autres oscillent entre divers groupes de memes : c’est peut-être ça la Cuvée des Trolls me dis-je. Pris dans mes pensées, je suis interrompu par Jesus, un hispanophone Desperados qui me conte ses histoires de coeurona après avoir pris un Piraâteau quelques minutes auparavant. Après lui avoir fait part de mes propres romances en Brugsezozotant, nous concédons que rien ne changera jamais Kwak’il arrive. « Y Nada Maes » conclura-t-il pour citer ses dires. Prenant congé de cet individu qui se noie dans sa Malheur, je le Leffe tranquille et décide de poursuivre l’hydratation de mon conduit laryngale, ayant déjà perdu tout foie en l’humanité. Chimay toute ma bonne volonté et débute à empiler les Jupiler de rien Lupulus vite possible, autrement dit à toute ivresse, risquant à tout instant la Mort Subite. Quelque peu confus par un taux d’alcoolémie ascensionnel, je découvre des Affligemmes et me prend alors pour Thanos, faisant disparaître les nectars houblonnés d’un simple claquement de gorge. L’un de mes camarades me sollicite pour une partie de fléchettes, afin de prouver qui est le plus RocherFort, pendant que The Dart Side of the Moon se fait entendre dans la taverne. Prenant le taureau par La Corne, j’invite Jesus à se joindre à nous. Mauvais perdant, il tire la soupe à la Grim’ace et les esprits s’échouffent vite. Toute foi, le calme revient rapidement, Jesus décidant de faire la Paix-Dieu.
Je décide enfin de quitter les lieux, prenant mes Jambes-de-bois à mon cou. Fatigué, je rentre à la maison à pas de Duvelours pour rejoindre mon Triple Karmelit et succombe hâtivement au sommeil tel le dormeur d’Orval.
Pâtrics Tannos.
Lost in College Spirit by Clarisse Corruble
Ce siècle avait vingt ans, Londres mettait les voiles,
Déjà le maillot bleu arborait deux étoiles,
Et ce printemps à Bruges, doux îlot enclavé,
La saison des mémoires pouvait recommencer.
Et tout le jour durant, à Dijver attablé,
Attendant le secours d'une pause café,
Contemplant cette page, arrogante blancheur,
Je ne me souciais ni du jour, ni de l'heure.
Quand le soir, fatigué, morose, nostalgique,
Du Collège je dressais une amère critique,
Soudain était lancée par un de mes amis
La formule magique: "aujourd'hui c'est jeudi".
Alors abandonnant ma moue dubitative,
Je la troquais plutôt contre une humeur festive,
Et j'oubliais pour l'heure soucis et souvenirs:
Pourquoi s'inquiéter ce soir de l'avenir?
Nul besoin, semble-t-il, de spiritualité,
Quand la Zot peut offrir ivresse, légèreté,
L'esprit n'a pas le temps pour ces banalités :
Par une karmeliet la soif est épanchée.
Dans mon insouscience et dans mes impensés,
J'omettais, cependant, d'en face regarder
L'étendue du bonheur qui coulait à mes pieds.
Tardive lucidité me faisant soupirer :
"Oh temps! suspends ton vol, et vous, bières propices,
Suspendez votre mousse :
Laissez-nous savourer dans un dernier caprice,
Nos heures les plus douces."
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